Homélie des funérailles de Fr. MAURICE COSTE
Dimanche 12 septembre 2021

 

Notre vie à chacun est une histoire colorée par beaucoup de rencontres. Beaucoup de visages sur nos chemins. Chacun sait, par expérience, que dans une vie il y a des rencontres heureuses et moins heureuses ; réussies ou manquées ; imprévisibles ou tant désirées.

Le récit évangélique que nous venons d’entendre nous présente une rencontre décisive, de celles qu’on ne peut pas oublier et que je laisse en toile de fond en vous citant la première strophe du poème de Maurice : MOURIR, que nous avons déjà rappelé hier soir.

QUI ME FERMERA LES YEUX
AU SOIR DE MA VIE,

POUR LES OUVRIR AU JOUR DE DIEU ?

QUI M’INDIQUERA LE PASSAGE,
SINON TOI, JESUS ?
TU M’AS APPRIS L’EUCHARISTIE.

 

Dans ce beau texte, Maurice s’adresse directement à Jésus : on devine une rencontre attendue, parfois redoutée ; tant de fois imaginée, espérée. Le désir d’une vie. Nous y pensons tous. Tous. Chacun à sa manière. Nous y pensons encore plus à l’occasion du décès de l’un des nôtres, car, au bout de notre cheminement, il sera effectivement question de nos yeux, fermés, qui s’ouvriront sur quelqu’un que nous reconnaîtrons.

Et ce sera, enfin, la rencontre décisive.

C’est autour de la table d’un simple repas quotidien qui devint eucharistie, que les deux disciples reconnurent le Ressuscité.

Notre corps périssable deviendra alors corps de lumière ; c’est notre foi qui nous conforte ; enfin la mort ne sera plus ce butoir sinistre et inexorable face auquel tout dépassement devient impossible. Le « dernier des ennemis », l’appelle St. Paul.

« Nous espérions » confient à l’inconnu (qui était Jésus) les deux voyageurs d’Emmaüs. « Nous espérions… ». Que de tristesse dans cette constatation !

Nous tous savons que dans notre vie nous sommes souvent confrontés à des malentendus qui nous coûtent, parfois, très cher.

Si nous réfléchissons, au cours de nos existences, nous devons admettre que ce qui nous tient debout – paradoxalement – ce qui nous fait avancer ce sont les intérêts les plus variés, les multiples objectifs qui se succèdent les uns après les autres. Pas les plus importants.

Car les plus essentiels sont, souvent, ailleurs :

  • Qui transformera mon corps en corps de lumière… ?

 

  • Qui me donnera ton royaume… ?

 

 

  • Qui me vêtira de blanc au seuil de la fête… ?

 

 

  • Qui me fera un cœur d’enfant… ?

 

 

Les réponses, La Réponse à ces questions nous l’aurons, tous, à cette rencontre décisive, cruciale. Jésus sera la réponse.

 

***

 

Merci, Maurice, pour ce que tu nous as donné et pardon pour les incompréhensions qui ont fait barrage entre nous.

Père Abbé de Tamié